La numérisation de la logistique

L'explosion du commerce électronique

La naissance de e-commerce date de la première e-transaction de l’histoire : l’achat d’un CD musical de Sting (« Ten Summoners Tale ») en 1994 sur le 1er site e-commerce Net Market. Depuis, les technologies digitales et Internet, les smartphones, les petits ou grands magasins en ligne ont fait basculer le commerce des magasins vers les boutiques en ligne. 

Les ventes e-commerce de produits et services en France ont atteint 129 milliard d’euros en 2021 avec des croissances annuelles à plus de 15% par an. Et pour rappel, il n’y a pas si longtemps, c’est-à-dire le milieu des années 1990, il n’y avait pas de e-commerce.

A l’international, les chiffres sont encore plus impressionnants avec des ventes e-commerce s’élevant à 5 milliers de milliards d’euros (le double du PIB de la France) en 2021. Le e-commerce représente désormais 22% du commerce mondial, avec deux principaux pays contributeurs la Chine, puis les USA.

La chaîne logistique transporte et livre des produits achetés à leurs destinataires. Cette chaîne est complexe avec de nombreux acteurs, métiers et moyens mis en œuvre. Elle commence dans les entrepôts où sont stockés les produits, elle se poursuit par le transport en avion-camion-bateau via des hubs intermédiaires, et elle se termine par le « last mile », c’est à dire la livraison de proximité au destinataire final.

En France en 2021, le e-commerce représente 2 milliards de livraisons de produits. Dans le monde, c’est environ 100 milliards de paquets qui sont envoyés par an avec une augmentation annuelle de plus de 10%.

Les sociétés de transport logistique sont des géants…

L’industrie de la livraison de colis est estimée à 343 milliards USD dans le monde en 2020. On peut en particulier mentionner les acteurs clés que sont les « expressistes » : 

Les expressistes sont des sociétés de transport express, c’est-à-dire de livraison rapide de colis et de lettres, typiquement sous quelques jours, pouvant avoir une couverture mondiale et ses propres moyens logistiques tels que les véhicules et les hubs. Les plus connus en France sont Fedex, UPS, DHL, Chronopost et TNT.

Pour illustrer la taille des principaux acteurs :

UPS, avec un chiffre d’affaires de 100 Md$, a transporté plus de 5 milliards de colis en 2021, opère 572 avions et 125.000 véhicules dans 2500 centres logistiques. Pour ses livraisons, Amazon a reçu une facture de 11,3 Md$ d’UPS en 2020…

Pour sa part, Fedex a livré 4 milliards de colis en 2021, soit un chiffre d’affaires de 84 Md$, avec 700 avions et 210.000 véhicules. 

…ils passent au vert…

L’impact écologique du transport logistique est forcément majeur : Fedex a émis 21.5 millions de m3 de CO2 en 2021 et utilisé 93.000 tonnes de matériaux pour le packaging (carton + calage). 

Conscients de ces défauts, les grands acteurs de la logistique évoluent. Certains ont mis en place une organisation spécifique et créé des postes de « chief sustainability officer » : Bolloré Logistique, Fedex… et ont défini des objectifs très ambitieux.

UPS vise la neutralité carbone en 2040. Fedex vise la neutralité carbone en 2050 avec 2 milliards de dollars d’investissements et 3 objectifs stratégiques intermédiaires en 2035 : 

• Réduction de 50 % des émissions de CO2 par colis livré
• 100 % des installations alimentées par de l'électricité renouvelable
• 30% du carburant utilisé par sa flotte aérienne doit être du carburant aviation durable

Il restera à s’assurer que ces ambitieux objectifs sont atteignables. Mais les attentes sont réelles, 87% des français sont intéressés par un mode de livraison plus vert.

…et ils se modernisent

Ces sociétés ont engagé des transformations majeures avec leur passage au digital et à l’entrepôt 4.0 : internet des objets avec des capteurs connectés pour optimiser les stocks, bras robotisés, véhicules à guidage automatique, porteurs autonomes opérant au milieu des humains, back-ends TMS (transport management system) qui se transforment en TMP (transport management platform) ouverts à tous les partenaires fournisseurs & clients, convoyeurs haute vitesse, optimisation big data, intelligence artificielle, électrification des moyens de transports, etc…

La première étape de modernisation et démarche éco responsable est le passage au véhicule électrique que tous les acteurs sont en train de réaliser.

Les emballages

Autre déchet logistique que l’on ne peut plus négliger : l’emballage. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit de boîtes en carton de toutes tailles et formes avec des étiquettes d’information, du matériel de calage comme le papier bulle et du ruban adhésif pour la fermeture. Ces boîtes sont basiques, pratiques, peu chères et proposent un service limité au minimum. Certes, les cartons sont progressivement améliorés en forme, résistance, processus de fabrication et de recyclage… mais il s’agit d’innovation incrémentale. A ce jour, environ 64% du carton est recyclé : ce qui signifie qu’un carton est en moyenne ré-utilisé 3 fois, contre un objectif de 1000 avec THE BOX.

On peut ajouter que les crises énergétiques, diplomatiques et la hausse internationale de la demande en biens ont fortement impacté les coûts. En un an, le prix du carton a augmenté de 67%, le prix du scotch de plus de 50%, le prix du papier bulle de plus de 25%. Et les emballages carton ne sont réutilisables que 2 à 3 fois, ce qui reste limité.

Enfin, on ne peut qu’être étonné de constater que l’emballage est un élément logistique qui n’a quasiment pas encore évolué vers le numérique. C’est d’autant plus étonnant que l’emballage est l’élément le plus proche physiquement de l’objet livré, et qu’il dispose d’informations uniques tout au long de la livraison.

Il n’est pas identifié, ni priorisé par les logisticiens eux-mêmes. Et il n’y a quasiment rien sur étagère. Cela doit changer : LivingPackets propose d’ores-et-déjà une gamme d’emballages intelligents et réutilisables avec de nombreux services très innovants. C’est l’occasion pour les professionnels d’assurer le contrôle total de leurs expéditions logistiques tout en s’engageant dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) qui permet de réduire l’empreinte carbone liée à la logistique.

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Jérôme Colin, Chief technical officer, Head of Innovation and Engineering, LivingPackets.